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72e festival de cannes: La dynamique du cinéma maghrébin

Toutes les sections confondues du festival international de Cannes, qui se tiendra du 14 au 25 mai, ont, enfin, dévoilé leur sélection respective.

Six films en tout représentent le cinéma arabe et maghrébin mais seul «I must be heaven» du réalisateur palestinien  Elia Suleïman est sélectionné dans la compétition officielle et  concourra donc pour la Palme d’or.

Le film tunisien «Tlamess» de AlaEddine Slim a été sélectionné, lui, dans l’une des sections parallèles du festival, «La quinzaine des réalisateurs». Le détail.

La sélection officielle du 72e festival  révèlée le 18 avril par le délégué général, Thierry Frémaux, s’annonce, selon lui, «romantique et politique» avec une large place consacrée au cinéma de genre. Dans cette sélection qui compte 19 longs-métrages, le cinéma arabe sera représenté  par trois longs-métrages dont un seul en compétition : «I must  be heaven» du cinéaste palestinien Elia Suleïman.

Habitué de «Cannes», le réalisateur fait sa troisième entrée en compétition officielle après «Intervention divine» (Prix du jury en 2002) et «Le temps qu’il reste» (en 2009). Son nouvel opus, «I must be heaven», est un récit autobiographique où — dans son propre rôle —, Elia Suleïman retrace son exil de Palestine. Mais aussi loin qu’il voyage, de Paris à New York ou en Inde, quelque chose lui rappelle sa patrie.

Le film se décline comme «un conte burlesque explorant l’identité, la nationalité et l’appartenance dans lequel le réalisateur pose une question fondamentale : où peut-on se sentir chez soi?». Les deux autres films arabes de la sélection officielle figurant dans la section «un certain regard» sont l’œuvre de cinéastes femmes maghrébines. Il s’agit de «Papicha» de l’Algérienne Mounia Meddour et de «Adam» de la Marocaine Maryam Touzani.

«Papicha» nous replonge dans les années 90 et la décennie  noire de la guerre civile algérienne où l’héroïne Nedjma, une étudiante de 18 ans passionnée de stylisme, refuse de laisser les événements tragiques l’empêcher de mener une vie normale. Alors que le climat devient de plus en plus conservateur et tendu, elle rejette les nouvelles interdictions imposées par les radicaux et décide de se battre pour sa liberté et son indépendance, en organisant un défilé de mode.

«Adam», lui, focalise sur une mère célibataire obligée de faire adopter son enfant. Ce premier long métrage de la réalisatrice marocaine s’avère une histoire «de réapprentissage de la vie».

«Tlamess» à la quinzaine des réalisateurs
Dans les sections parallèles du festival de Cannes, trois longs métrages représentent le cinéma arabe, plus précisément maghrébin. «Tlamess» de Ala Eddine Slim a été sélectionné à «la quinzaine des réalisateurs», où 24 longs métrages de 20 pays sont programmés.
Cette sélection, qui se distingue par sa liberté d’esprit, son caractère non compétitif et son souci de faire partager ses films, permet de découvrir de nouveaux talents et a notamment révélé Georges Lucas, les frères Dardenne, Spike Lee, Michael Haneke, Ken Loach. Plusieurs cinéastes tunisiens ont participé à cette section dont Moufida Tlatli, Ferid Boughedir, Abdellatif Ben Ammar, Ridha Béhi, Nouri Bouzid et Mohamed Ben Attia et autres.

«Tlamess» est le 2e long métrage de Ala Eddine Slim, après «The Last of us», doublement primé à la Mostra de Venise en 2016, où il était en lice dans «la semaine de la critique», obtenant «le lion du futur» et le prix de la meilleure contribution technique. Ce nouvel opus propose «une réflexion sur les questions de genre et la représentation masculine, notamment dans le monde arabe».
Au casting des acteurs des divers pays arabes : le musicien égyptien Abdallah Miniawy dont c’est le premier rôle au cinéma, la Tunisienne Souhir Ben Amara et l’Algérien Khaled Ben Aïssa. Enfin, les deux autres longs métrages du représentant des cinémas arabe et maghrébin ont été sélectionnés à la semaine de la critique qui se focalise sur les premiers et seconds longs métrages.

Il s’agit de «Le miracle du saint inconnu» du Marocain Ala Eddine Aljem qui se focalise sur l’histoire d’Amin, un voleur ayant la police à se trousses et qui décide d’enterrer le magot volé dans une tombe en plein désert. Sorti de prison, dix ans après, il revient pour récupérer son butin, mais l’aride colline est devenue un lieu de culte…

«Abou-Leïla» du réalisateur algérien Amin Sidi Boumédienne, dont l’action se situe dans la période de la décennie noire, raconte l’histoire de deux jeunes Algériens qui se lancent, en 1994,  à la poursuite d’un dangereux terroriste, Abou Leïla, à travers le Sahara. Le film se décline tel «un cauchemar solaire» selon Charles Tesson, le délégué général de la semaine de la critique. Ainsi, à la lumière de toutes les sélections confondues de ce 72» festival de Cannes, entre officielles et parallèles, le cinéma maghrébin montre une certaine dynamique et vitalité à mentionner et à suivre de près.

Par Samira Dami

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